Jacques NUNEZ-TEODORO


Auteur dramatique, poète, romancier, nouvelliste, né en 1948, enfant d’une fille de ferme et d’un ouvrier agricole espagnol. Petit-fils de paysans sans terre du côté maternel et d’immigrés de la faim du côté paternel. Il est diplômé de l’Ecole Nationale Supérieure d’Art Dramatique de Strasbourg en section Régie – Mise en Scène. Maîtrise de Lettres Modernes. DESS de Sciences de l’Education.

Il a fait carrière dans le théâtre puis dans l’Education Nationale: CPE, responsable de formation MAFPEN, responsable de formation IUFM, en poursuivant une activité théâtrale: écriture, mises en scène, ateliers d’improvisation et d’écriture, soit avec des scolaires (collège, lycée ,université ), soit avec des adultes (troupes  d’amateurs,,  maisons de quartiers, publics ciblés (par exemple, les gens du voyage….),ou dans un cadre institutionnel, ou dans un cadre associatif, ou comme militant syndical.

Il a animé des ateliers d’initiation à l’écriture auprès de scolaires et d’adultes et alphabétisé des primo-arrivants (Turcs, Tchétchènes, Ossètes…). Travail mené auparavant comme militant dans des foyers Sonacotra.

Désormais retraité, il vit dans le Lot, où il consacre la majeure partie de son temps au travail littéraire.

Jacques Nunez-Téodoro a obtenu en mai 2016, le Prix spécial Révolte Poétique décerné par la Fédération française pour l'UNESCO.



Les pauvres et les immigrés sont des moutons noirs, des individus à part, dont on se méfie, qu’on évite, qu’on regarde de travers. Parfois, quand les choses vont mal dans la contrée, on les montre du doigt, on affirme que ce sont eux les coupables, de tout et du reste.

Jacky est né dans les années cinquante chez les pauvres, enfant d’une fille de ferme et d’un immigré espagnol. «ébé botte de foin» comme on disait de ceux conçus au hasard d’un accouplement furtif. Aujourd’hui, il est orphelin. Son père et sa mère s’en sont allés comme ils étaient venus. Sans bruit, transparents, veillant à ne pas déranger.

On écrit peu sur ces gens-là. Leurs histoires sont perdues dans un angle mort de l’Histoire. Laissés pour compte.

Immigrant dès 1919, lassés d’avoir faim sur une terre ingrate du fin fond de l’Espagne, Juan et Gregorio arrivèrent les premiers en France où ils remplacèrent dans les fermes les poilus morts dans les tranchées et se retrouvèrent ensuite dans la Somme à fouiller les champs à la recherche des mines.


La révolte est un pli de l’âme; tu l’as ou tu l’as pas. Ça te vient avec le premier regard, la première odeur, le premier objet. Tu le gardes toute ta vie, il conditionne une certaine manière bien à toi d’habiter le monde. Il incendie ton enfance, il déchire ton adolescence. L’âge venant, il écorche ton quotidien, il t’empêche de dormir, tu récoltes des cernes sous les yeux. Tu ne finiras jamais vieux sage tranquille.

Célestin Reveilhac avait été moulé dans cette argile-là. Il ne se résignait jamais malgré son demi-siècle, largement passé, sur les épaules: oublier de voir pour oublier tout court et garder les poings dans ses poches, ce n’était pas son genre. La bête immonde était toujours là, alors Célestin était toujours prêt à bousculer choses et gens. Tout près de la retraite, il retapait sa maison dans un hameau perdu du Lot. Il s’était retrouvé aux Urgences un samedi après-midi et aurait dû s’accorder une semaine de vrai repos.


Seulement… seulement, il y avait eu la pétition de ces malfaisants qui prétendaient éradiquer les oiseaux, le tract d’un groupe qui s’appelait Quercy Vigilance Écologie sur son pare-brise, cette rumeur tenace autour d’un projet de stockage de déchets ultimes à Puy Blanc… plus la cigogne assise dans le pré… plus les trois camions boueux, à l’immatriculation illisible, dont l’arrière raclait le bitume tant ils étaient chargés…

Alors, par fidélité à sa loi, à son histoire familiale, à ses années soixante-dix, à ses vieux copains du maquis, parce qu’il était curieux et teigneux, il était retourné là où les camions s’étaient garés.

Ça lui vaudrait pas mal d’ennuis.

Ça lui vaudrait sept jours en enfer.

Mais fallait pas toucher au Quercy !

Célestin Reveilhac est de retour. Dix années ont passé depuis l'affaire de Puy Blanc, lorsque des malfaisants s'étaient fourrés dans le crâne de transformer ce coin du Quercy en dépotoir pour déchets ultimes.

Jordi, le Catalan ombrageux, devenu sociologue, enquêtait sur les dérives sectaires pour une ONG et avait levé un lièvre dont le pelage puait sauvage. Dans une institution privée, genre colonie pénitentiaire, sise aux environs de Figeac où de partout les familles de la haute envoyaient leurs rejetons se faire redresser les mœurs, les ados, garçons et filles disparaissaient, on en comptait au moins huit, sans que les parents s’émeuvent. Jordi avait flairé du pas propre et, comme par hasard, il avait eu droit à quelques vilenies : téléphone nocturne, pneus crevés, appartement dévasté... vilenies qu’avait subies sa copine et, pire, la prof dans la boutique en question, qui l’avait alerté, ne donnait plus de nouvelles.





Célestin déteste les sectes. Il déteste tout autant qu’on s’attaque à ses amis. Il repart donc sur le sentier de la guerre, comme dix ans en arrière, avec les mêmes compagnons, ou presque. Ce qui les entraînera sur d’obscurs chemins, où ils retrouveront La Bête Immonde, déguisée sous de nouveaux oripeaux postmodernistes. Comme quoi il ne faut jamais baisser la garde, quitte à encaisser de méchants coups, balancés toujours en vache. Quitte à risquer une rencontre avec Madame la Camarde. Célestin Reveilhac n’avait rien à perdre: il avait déjà tout perdu.

Le Destin des humains est une affaire bizarre. On vit, le temps passe, l’existence aussi. Certains en sont satisfaits, parce qu’ils l’ont choisie. La plupart s’en accommodent, parce que, tous comptes faits, ça pourrait être pire. Et il y a ceux qui s’y résignent, parce qu’ils pensent avoir épuisé leur dernière velléité de résistance.

Mais le Destin est joueur, mauvais joueur même, il aime à bousculer choses et gens. Il déborde d’imagination, avec pléthore de vilains tours dans son sac à malices.Surtout, il exige d’avoir le dernier mot, toujours.

Il a une complice, une camarade de jeu, aussi retorse que lui et à eux deux, ils font du dégât. Elle, les humains la craignent. Tellement que le plus souvent, ils évitent de la nommer. Ou ils usent de pseudonymes…la Camarde…la Faucheuse. Oh oui, à eux deux ils font du dégât!  Les humains dont ils ont décidé de s’occuper pénètrent alors en enfer, là où il n’y a plus rien que le noir.



Voilà ce que racontent les cinq nouvelles de ce livre, des histoires noires, bien noires, dans lesquelles ces deux malfaisants, Destin et Camarde, réduisent en morceaux quelques existences, juste pour s’amuser. Rassurez-vous: ces cinq histoires sont de pure invention. Ce n’est que de la littérature.   Prix du livre «en Quercy 2017


L’Ange et Mano, un homme une femme, plus très jeunes, qu’une occasion bizarre a réunis, dans une voiture volée, lancés dans une cavale éperdue, direction « leur » Sud.

Lui, voyou au bout du rouleau. Elle, putain revenue de tout. Semblables à deux bois flottés, rejetés collés l’un à l’autre sur les rochers, un matin de mer démontée, trainant leurs cicatrices sur des kilomètres. Avec, à leur poursuite, une meute surgie de leurs passés, organisée en commandos de la mort avides de vengeance. Et le destin qui s’acharne… De l’enfer à l’enfer…

Un récit sombre et sauvage, une tragédie, qui finit comme toutes les tragédies. Mais aussi une belle histoire entre deux êtres qui ne croyaient plus en rien.

Un thriller qu’on n’oublie pas.


Contacts : 09 67 25 54 82  et 06 24 29 76 91  

jacques.nunez-teodoro@orange.fr

Pièces de théatre :

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Ces gens-là ont vécu. Leurs existences si banales, parait-il, méritent pourtant l’écriture. Ça bouge, ça crie, ça pleure, ça sourit, ça rit, ça court après quelque chose que jamais ils n’auront su nommer. Le futur? Ils ne l’ont jamais rencontré.

L’auteur, lui-même petit fils d’immigrés de la faim, reconstruit leurs ombres, franchit les barbelés du passé, dénoue les fils entremêlés de mémoires enfouies. Ce roman raconte la saga d’une famille de pauvres et d’immigrés sur trois générations. Un tissage de destinées minuscules, soudées à la misère et enfoncées dans le malheur, comme le sont toujours nombre de vies dans ce vieux monde qui aurait bien besoin d’une grande toilette.